La résistance n’est pas qu’une affaire de bactéries, les champignons développent eux aussi des résistances aux antifongiques les plus couramment utilisés. Candida auris est l’un de ces pathogènes émergents.

Depuis une dizaine d’années on recence de nombreux cas qui touchent principalement des services d’urgence dans de nombreux hôpitaux dans le monde entier 1 : Japon, Venezuela, Espagne, Angleterre, Inde, Pakistan, Afrique du Sud, Etats-Unis …Les patients les plus exposés sont majoritairement les personnes hospitalisées qui sont immunodéprimées, ayant subi une chirurgie récente, sujets au diabète … Les experts soulignent un enjeu de santé majeur compte tenu du risque infectieux.

En France, c’est au Centre National de Référence (CNR) Mycoses invasives et antifongiques de l’Institut Pasteur de signaler les infections. Ce CNR a pour mission d’assurer une surveillance épidémiologique et mycologique en lien avec la santé publique France².

Au Etats-Unis le CDC, Centers for Disease Control and Prevention, coordonne les systèmes de surveillance épidémiologique dans le but d’optimiser les décisions prises par les autorités en matière de santé publique.

« 90% des infections à Candida auris sont résistantes à au moins un antifongique, 30% sont résistantes à au moins deux antifongiques et près de la moitié des patients qui ont jusqu’ici contracté une mycose à Candida auris sont morts dans les 90 jours »

CDC

« Aux Etats Unis, près de 90% des Candida auris identifiés sont résistants au fluconazole, 30% sont résistants à l’amphotericine B, et moins de 5% sont résistants aux echinocandines »

CDC

Identification de Candida auris : des solutions ciblées et innovantes

Les laboratoires spécialisés ont besoin d’avoir recours à des méthodes ciblées pour identifier précisément Candida auris dès lors que les méthodes conventionnelles ne suffisent plus pour identifier la plupart des isolats. Avoir recours à des méthodes plus classiques pourraient impacter la prise en charge des patients selon le CDC¹.

bioMérieux, leader en microbiologie, continue d’innover en développant des solutions de diagnostic ciblées pour permettre aux microbiologistes de fournir rapidement une identification précise et permettre également aux cliniciens de mettre en place un traitement approprié.

Depuis 30 ans, bioMérieux investit dans les solutions VITEK® (VITEK® MS et système d’identification biochimique VITEK® 2 YST) pour identifier précisement un vaste panel d’espèces dont Candida auris. L’intégration de la technologie MALDI-TOF MS permet au système VITEK® MS de bénéficier de la puissance de la spectrométrie de masse pour une identification rapide (en quelques minutes) et précise de nombreux organismes dont ceux responsables des principales infections fongiques graves. Aujourd’hui, bioMérieux dispose d’une base de données marquée CE IVD (VITEK® MS V3.2.0), avec plus de 1 300 espèces, intégrant Candida auris qui est un pathogène complexe à identifier alors qu’il nécessite un traitement spécifique.

Les techniques classiques jusqu’à présent aboutissaient à des isolats mal identifiés et responsables dans de nombreux cas de résistances aux antifongiques, antibiotiques. Le progrès avec ces nouvelles technologies (spectrométrie de masse) et l’étendue de ces bases de données CE IVD contribuent à lutter contre les résistances aux antibiotiques en intégrant notamment des espèces dont le diagnostic fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des instances gouvernementales.

En complément de ces outils de diagnostic de pointe, le microbiologiste et le clinicien bénéficient également d’informations complémentaires grâce à l’étendue de la gamme ETEST® (= outil permettant de déterminer avec précision la CMI d’un antifongique, antibiotique). Les professionnels de santé bénéficient ainsi d’outils ciblés pour optimiser leur stratégie thérapeutique au bénéfice du patient.

En France, des leaders d’opinions mettent l’accent sur les enjeux qu’impliquent le Candida auris. Le Dr Alexandre Alanio, mycologue à l’hôpital Saint Louis de Paris, partage son analyse lors de l’ECMID 2017.

« Nous rencontrons des cas d’infections dûs à Candida auris difficiles à traiter et à contrôler dans le monde entier »,

« Certaines souches de Candida auris résistent à de nombreux traitements antifongiques, parfois jusqu’à trois antifongiques différents. Ce n’est pas le cas d’autres espèces de Candida »

explique le Dr Alexandre Alanio, mycologue à l’hôpital Saint Louis de Paris

Si un Candida pose problème, il est essentiel de pousser plus loin les recherches afin d’éviter la prise de traitements inappropriés et la propagation de l’infection.

« Faites preuve de curiosité lorsque vous rencontrez un Candida impossible à identifier »

conseille le Dr Alanio

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