Le laboratoire Bio Ard’Aisne est une structure multi-sites indépendante qui couvre toutes les Ardennes. Olivier Dautremay, biologiste en charge du plateau technique situé à Charleville-Mézières, nous explique comment la complémentarité des automates Abbott et bioMérieux lui permet de proposer une offre élargie au bénéfice des médecins prescripteurs et des patients.
Sous contrat avec Abbott, les biologistes de Bio Ard’Aisne s’appuient sur la chaîne ALINITY™ pour la plupart de leurs analyses. Toutefois certains tests très spécifiques sont absents du menu de la chaîne. « Nous avons de nombreuses demandes de sérologies de la maladie de Lyme dans notre région », souligne Olivier Dautremay. Les tests VIDAS® Lyme IgM et VIDAS® Lyme IgG ont ainsi rejoint l’offre du laboratoire, grâce à l’automate VIDAS® de bioMérieux intégré depuis longtemps sur leur paillasse pour d’autres analyses.
L’avantage de VIDAS®, ce n’est pas seulement son panel de tests.
« Le VIDAS® a 30 ans, on le connaît tous »,
résume Olivier Dautremay
« Je l’ai d’abord connu à l’internat puis dans tous les labos où j’ai travaillé. L’habilitation est simple, il n’y a pas de maintenance, pas de panne, il est fiable et fonctionne en test unitaire. Les techniciens sont ravis de travailler sur VIDAS®. »
L’hépatite A sur ALINITY™, l’hépatite E sur VIDAS®
Il y a un peu plus de trois ans, les biologistes ont souhaité réaliser en interne la sérologie de l’hépatite E, en complément de celle de l’hépatite A. L’automate d’Abbott ne proposant pas cette analyse, d’autres options ont été étudiées, comme le VIDAS®, dont le panel comprend un test IgM anti-VHE. « Nous avons discuté avec un biologiste du Centre national de référence (CNR), précise Olivier Dautremay. La technique VIDAS® a été comparée avec la technique de référence. Les résultats sont similaires, avec une sensibilité et une spécificité supérieures à 95 %. Puisque nous avions déjà un VIDAS®, nous avons intégré la sérologie de l’hépatite E sur cet automate». À partir de là, la complémentarité était optimale pour la prise en charge des hépatites : VHA sur ALINITY™, VHE sur VIDAS®.
Cependant lors de la mise en place de l’hépatite E au sein du laboratoire, « il n’y avait pas beaucoup de demandes de la part des médecins », se souvient Olivier Dautremay. Or, pour le biologiste, il n’y a pas de doute :
« Quand on prescrit la sérologie de l’hépatite A, il faut aussi prescrire celle de l’hépatite E ».
Olivier Dautremay
Des actions de sensibilisation des prescripteurs au diagnostic de l’hépatite E
Fort d’un large réseau parmi les médecins de Charleville-Mézières, le laboratoire a alors entrepris de créer lui-même la demande en sensibilisant les prescripteurs au diagnostic de l’hépatite E, grâce à des réunions et des courriers adressés aux médecins. Les arguments ? « Les taux de prévalence des deux maladies sont approchants, rappelle Olivier Dautremay. Au niveau clinique, l’hépatite E est souvent bénigne mais peut être dramatique dans certains cas pour la femme enceinte et le fœtus. Il y a aussi un risque de passer à une forme chronique pour les patients immunodéprimés. » Dans les pays occidentaux, le virus de l’hépatite se transmet généralement en consommant de la viande de porc ou de gibier insuffisamment cuite, ou certaines charcuteries.
Trois ans après l’intégration du test VIDAS® IgM anti-VHE, le biologiste estime que les efforts de communication ont porté leurs fruits.
« La prescription des deux sérologies est presque systématique. »
Olivier Dautremay
Un dernier constat lui confirme la pertinence de cette campagne menée auprès des prescripteurs :
« En trois ans, nous avons réalisé plus de diagnostics d’hépatite E que d’hépatite A ».
Olivier Dautremay
Le laboratoire Bio Ard’Aisne a pleinement joué son rôle de conseil auprès des médecins du territoire, une initiative qui a été appréciée selon Olivier Dautremay. Ce dernier se félicite du résultat et résume les choix de son laboratoire :
« Le VIDAS® de bioMérieux est mondialement reconnu et apportera toujours une complémentarité aux équipements d’acteurs majeurs comme Abbott, Roche, Siemens ou Beckman Coulter. »
Olivier Dautremay
Une activité chamboulée par la COVID-19
« Cela fait un an que je ne fais que du COVID et, avec mon confrère le Dr David Rossignol, nous sommes désormais très occupés avec les campagnes de dépistage salivaire», reconnaît Olivier Dautremay. Le laboratoire a commencé à réaliser des analyses PCR en routine pour détecter le SARS-CoV-2 au moment du premier déconfinement, le 11 mai 2020. Cela a permis de réduire les délais qui pouvaient aller jusqu’à une semaine lorsque les échantillons étaient externalisés. « Nous réalisons presque la totalité des analyses PCR SARS-CoV-2 à Charleville-Mézières dans une pièce auparavant consacrée à l’activité de spermiologie-PMA », explique-t-il. Quid de la sérologie ? « La demande augmente car beaucoup de prescripteurs veulent connaître l’immunité post-vaccinale. Nous avons gagné en précision sur ces analyses en recherchant les anticorps dirigés contre la protéine Spike, plutôt que ceux dirigés contre la protéine de la nucléocapside. »
Le laboratoire Bio Ard’Aisne en bref
. Neuf sites d’accueil pour les patients, dont deux qui hébergent des plateaux techniques à Rethel et Charleville-Mézières
. À Rethel : analyses de routine (biochimie, hématologie, hémostase, groupe, RAI, électrophorèse et protéines, troponine, NT-proBNP, PCT, sérologie anti SARS-CoV-2) et urgences en collaboration avec l’hôpital de Rethel
. À Charleville-Mézières : analyses de routines (immunologie, hormonologie, sérologie, troponine, bêta-HCG, sérologie Lyme et Hépatite E, hémoglobine glyquée, auto-immunité, spermiologie)
. Volume d’échantillons global (hors impact COVID-19) : 2 000 / jour