La technologie BioFire® FilmArray® permet une gestion raisonnée des antibiotiques chez les patients développant des infections bactériennes pulmonaires secondaires.
Lors de la pandémie de COVID-19, certains patients ont développé des infections bactériennes secondaires. Une étude clinique utilisant la technologie BioFire® FilmArray® de bioMérieux chez ces patients, a montré une réduction considérable du délai d’identification bactérienne. Le choix de l’antibiotique à administrer s’en est ainsi trouvé facilité dans les unités de soins intensifs.
Lancé en février dernier et mené par le University College London Hospital (UCLH), East Anglia (UEA) et Norwich, l’essai randomisé INHALE devait évaluer sur 466 patients, deux approches d’identification de bactéries issues d’expectorations des patients atteints de pneumonie : l’approche de diagnostic moléculaire FilmArray® développée par BioFire® (bioMérieux) et la méthode conventionnelle.
« Les pneumonies bactériennes pouvant être mortelles, les patients sont souvent surtraités par des antibiotiques à large spectre en attendant les résultats du laboratoire »,
Pr Livermore, co-investigateur en chef de l’étude à l’UEA.
« L’objectif de cette étude était donc de permettre une optimisation du traitement, en administrant directement aux patients les antibiotiques adéquats le plus rapidement possible »,
Pr Livermore
Quelle expérience vis-à-vis de l’intégration d’un test de diagnostic rapide dans l’algorithme de traitement ?
Avec la pandémie de COVID-19, le recrutement des patients a été suspendu le 16 mars, mais l’essai a pu être réorienté sur les patients COVID-19 positifs pour lesquels une pneumonie bactérienne secondaire était suspectée. L’objectif était de faciliter leur prise en charge clinique. Une sous-étude a donc été lancée sur 94 patients en unité de soins intensifs dans cinq hôpitaux britanniques. Leur âge médian était de 59 ans, 73 % des patients étaient de sexe masculin et 92 patients sur 94 se trouvaient sous ventilation mécanique invasive. La technologie BioFire® FilmArray® a permis de détecter 54% de cas positifs contre 40 % pour la technique conventionnelle. Les micro-organismes détectés étaient principalement des entérobactéries de type Klebsiella spp., mais aussi des Staphylococcus aureus, et en moindre prévalence des Escherichia coli et des Pseudomonas aeruginosa, typiques de la pneumonie nosocomiale et sous ventilation mécanique.
Le Pr Livermore a constaté une bonne concordance avec la microbiologie de routine, mais dans 25 % des cas, la technologie BioFire® FilmArray® a détecté davantage de micro-organismes que la culture traditionnelle, avec un délai de rendu de résultat nettement plus court ( 1h15 versus 2-3 jours ).
Le Dr Brealey, médecin réanimateur à l’UCLH, qui a dû tripler la capacité d’accueil de son unité de soins intensifs entre le 15 mars et le 25 avril 2020, a recruté 53 patients dans le cadre de cette sous-étude.
« Au pic de l’épidémie, nous avions 65 patients en réanimation, se remémore-t-il. Surveiller le taux d’oxygène (PaO2) et garder leur cœur en mouvement était notre priorité. Pendant les crises, les soignants administraient ce qu’ils pouvaient. La sous-étude INHALE et l’utilisation de FilmArray a rassuré les soignants et a eu un fort impact sur notre prise de décision thérapeutique : nous avons pu stopper les antibiotiques inadéquats chez certains patients et conserver ou modifier le traitement antibiotique chez d’autres patients. »
Dr Brealey
Le résultat de ce test, obtenu en un peu plus d’une heure, a permis d’éviter l’administration d’antibiotiques à large spectre lors de l’admission et le développement conséquent de résistances aux antibiotiques. Mais il a aussi permis d’affiner, en temps réel, les indications sur le traitement antibiotique à administrer pour traiter les infections secondaires chez ces patients.
